Kwabs

Interview

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Nous sommes tombes amoureux de la voix bariton de Kwabs fin 2013, lorsqu’il s’invita sur le titre de SOHN "Last Stand". Un an plus tard, le chanteur londonien a deux EPs à son actif et une nomination au Sound of 2015 de la BBC. Nous nous entretenons avec lui sur ces 12 derniers mois, ses racines musicales et son premier album à venir.

Bravo pour ta nomination au Sound of 2015 de la BBC! Ca a du être une bonne nouvelle.

Oui, carrément, c’était dingue! L’univers vous offre de bonnes surprises parfois.

Tu fais également partie d’une belle liste de nominés…

Oui, j’ai toujours été un vrai fan de George The Poet et j’adore Years & Years. Je suis très fan de Shura aussi; J’ai joué juste avant elle au festival Iceland Airwaves. Donc oui, je suis entouré de beaucoup d’artistes que j’admire et respecte ; c’est une belle sélection.

Gagner, c’est important pour toi? As-tu l’esprit de compétition?

Ai-je l’esprit de compétition? Il est toujours bon d’être ambitieux...Mais plus que tout, je suis heureux de faire partie de cette liste car ça montre que l’on m’a remarqué.

La BBC t’a soutenu depuis le début, et tu as connu tes premiers moments de gloire sur l’émission de BBC2 "Goldie’s band, By Royal Appointment". Comment cela s’est-il passé, et qu’as-tu retenu de cette expérience?

Ils cherchaient des gens qui avaient une histoire à raconter et du talent, et je correspondais aux critères. Il y avait certainement matière à s’amuser, et c’était une bonne expérience, mais ça me semble très loin aujourd’hui. Je ne pense pas que ça m’ai fait évoluer en tant qu’artiste, mais j’y ai rencontré des artistes incroyables et talentueux; des gens qui vivent pour leur art. Et je trouve cela admirable.

Jouer devant la Famille Royale a du être assez impressionnant?

C’est très étrange, sans aucun doute, à cause de tout cet héritage. Mais au final, il faut le jouer comme tout autre concert: être professionnel et faire ce que l’on te demande de faire.

Revenons au commencement : qui t’a donné envie de devenir musicien?

Je ne pense pas que quelqu’un m’ai vraiment poussé à la musique – c’est simplement quelque chose que j’ai découvert et il n’y avait pas de doute là-dessus: il fallait que je chante. J’avais l’habitude de créer des morceaux basés sur ce qu’il se passait à la maison. Ca pouvait être très simple, comme ce que j’allais manger le soir ; une chanson sur les saucisses et les frites, probablement. Puis j’ai rencontré des gens en chemin qui m’ont ouvert à de nouveaux horizons et donné des opportunités, et j’ai progressivement ajouté tout cela à mon univers musical.

Qui sont les artistes qui t’ont inspiré à composer?

J’aime beaucoup les chanteurs. Petit, j’adorais le jazz et la soul: Stevie Wonder, Donny Hathaway et Aretha Franklin par exemple. Ces artistes-là pouvaient vraiment chanter une chanson ; ils savaient comment te la faire ressentir. Ca a toujours été mon objectif de connecter le public à ma voix.

Et tout cela t’a poussé à entrer à la Royal Academy of Music and Jazz. Comment était l’ambiance là-bas?

Cette académie a un tel prestige et une histoire tellement riche, mais bizarrement, ce n’était pas si intense. Une fois entré, tu réalises que tout le monde est là pour apprendre, et c’est incroyable de faire partie de cet environnement pendant quatre ans. Tu te ballades dans les couloirs, en écoutant les jeunes musiciens les plus talentueux du pays – et du monde – jouer leurs créations. Certains ont joué dans des groupes d’artistes super comme Paloma Faith et Kate Tempest.

Comment ces quatre années ont-elles influencé ton approche créative?

Il y avait cette idée de faire de la musique en groupe, et de jouer autant que possible. Je pense que j’ai gagné en maturité artistique. En tant que compositeur, il fallait que j’entre dans différents univers. C’était comme si je devais recommencer à zéro, car je ne pouvais pas vraiment apporter grand-chose à ce que j’avais appris en tant qu’étudiant : il fallait que je m’ouvre à d’autres horizons. Mais c’était cool ; c’était le début d’un voyage nouveau et palpitant.

En parlant de collaboration, nous t’avons découvert avec le titre "Last Stand" que tu as écrit avec SOHN. Comment cela s’est-il passé?

Nous nous sommes rencontré durant l’été 2013 à une session que nos équipes avaient organisées pour nous. Nous ne nous étions jamais rencontrés avant de travailler ensemble, donc ce premier jour était assez dingue ! Mais il m’a compris, et je l’ai compris, et je pense que cela a fonctionné : l’énergie qui s’est dégagée de nos voix si différentes était incroyable.

Penses-tu travailler une nouvelle fois avec lui?

On a déjà renouvelé l’expérience, et il y a encore plein de choses à écouter, donc c’est excitant. Il y aura un autre titre de notre collaboration sur mon album.

Ton premier album est-il achevé?

Il est bientôt prêt, et on pense le sortir début 2015. Je sais qu’il y a beaucoup de morceaux dont je suis fier, donc il faut maintenant le sortir et voir comment les gens réagissent, je suppose.

Le single "Walk" est-il un bon indicateur du son de l’album?

"Walk" est une facette de ma collection de chansons qui se présentent en plusieurs niveaux. Je pense que j’ai peint la moitié d’une peinture, et que l’album complètera le reste. Ce qui sera intéressant de voir, c’est comment le public percevra l’éventail et les différents aspects de mon œuvre, et je pense que ma voix arrive à tout englober. Et même si je suis attiré par la musique qui m’a entouré, j’essaie de rester fidèle à moi-même. J’ai beaucoup de choses à dire, et j’essaie de toucher les gens. C’est ma mission.

Au niveau de paroles, y a t-il un thème fort?

Je pense que l’album suit la même veine que mes œuvres précédentes, car ils sont dirigées émotionnellement par la même personne. Il y a ce sens de conflit et de force émotionnelle qui existait déjà dans mes premiers morceaux, et je pense que c’est important que les gens entendent cela.

Cette année a été importante pour toi. Quels étaient tes espoirs au début de l’année 2014?

J’espérais simplement m’amuser: jouer autant que possible, et continuer à créer de la musique que j’aime. Et je pense avoir réussi. La vie est tellement imprévisible, tu ne peux pas savoir ce qu’il va se passer, et si tu te soucies trop de ce que le futur te réserve, tu ne profites pas du moment. Donc j’essaie de profiter de ce que j’ai pour l’instant, et on verra bien. Cette année a été incroyable, et je suis tellement fier de pouvoir dire que les gens connaissent mon nom, j’espère pouvoir continuer cette ascension l’année prochaine.

Quel a été le moment fort de l’année 2014?

Jouer dans l’émission de Jools Holland a été incroyable. C’était très important pour moi, car c’était la première fois que je me présentais réellement au public.

As-tu des résolutions pour 2015?

Je ne fais jamais de résolutions; je trouve que ça ne sert à rien. (Rires) Soyons simplement la personne que l’on aspire à être dès maintenant, et de cette manière, pas besoin d’essayer de se réinventer à la fin de l’année.

Bien dis. Enfin, peux-tu nous donner tes meilleurs albums de l’année 2014?

Mon album préféré de 2014? C’est dur. L’album d’Ed Sheeran a de superbes chansons, très bien composées. Et j’ai aussi adoré l’album de SOHN cette année. J’oublie parfois à quel point il est un compositeur et chanteur talentueux. C’était unique pour moi d’écouter cet album et de comprendre son histoire à travers ses œuvres.

Décembre 2014