London Grammar

Interview

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Mélangeant des sons électro minimalistes à la Xx avec des mélodies romantiques à la Florence + The Machine, London Grammar est l’un des jeunes groupes anglais les plus acclamés des dernières années. Nous nous entretenons avec le trio pour parler des origines du groupe et des influences derrière leur premier album.

Salut! Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous expliquer comment vous vous êtes formés?

Dan Rothman: J’ai rencontré Hannah en première année de fac à Nottingham; nous étions dans le même campus. Nous avons commencé à jouer quelques concerts dans le quartier, puis nous avons rencontré Dot qui était à la fac une année en-dessous.

Quelle est l’histoire derrière votre nom?

DR: C’est une histoire pourrie! Quand Hannah et moi avons commencé à jouer à Nottingham, nous voulions avoir le mot “London” dans le nom du groupe, afin de nous différencier des autres groupes du quartier. Puis nous avons ajouté le mot “Grammar”, juste parce que ça sonnait bien!

Faisiez-vous tous de la musique séparément avant de vous rencontrer?

DR: Nous avions tous écrit et joué un peu de musique avant London Grammar, mais seulement à un niveau de débutant. C’était très amateur ! Avec London Grammar, c’était la première fois que nous travaillions sur de la musique qui avait un plus gros potentiel.

Nous imaginons que vous avez des goûts musicaux en communs?

DR: Nous avons en réalité des goûts très différents, et nous nous disputons souvent sur des artistes ou des groupes. Il y a bien sur des groupes que nous aimons tous, comme Radiohead, Little Dragon et The National. Nous avons tendance à traîner avec des groupes qui ont la même philosophie de vivre que nous, dons en gros des artistes qui font de la musique mélancolique! Le gros sujet de discorde reste The Smiths. Je suis un grand fan mais Dot les déteste, principalement à cause de la voix de Morrissey.

Pouvez-vous lister trois albums que vous avez tous les trois aimé cette année?

DR: Immunityde Jon Hopkins. Il est un producteur génial, et son électro expérimental est un des plus passionnants du moment. Nous avons tous aimé Trouble Will Find Me de The National. C’est un de ces disques consistant, où chaque morceau est brillant. Et enfin, le premier album de Disclosure car l’impact de ce disque a été extraordinaire. Et nous avons été assez chanceux pour en faire partie!


Félicitations sur votre premier album If You Wait – il est magnifique. En combien de temps avez-vous composé et enregistré l’album?

DR: Merci! De l’écriture de la première chanson jusqu’à la clôture de l’album, il nous aura fallu à peu près trois ans. Ca nous paraissait long parfois, car nous travaillions dessus sans cesse et recherchions la perfection. Mais j’imagine que c’est la même chose pour la plupart des groupes qui sortent un premier album.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore écouté, pouvez-vous définir votre son en quelques mots?

DR: Vous pouvez vous attendre à plus de musique comme sur notre EP. Nous voulions faire un album qui est consistant et fluide tout du long. Il y a également quelques surprises, comme une reprise dont nous sommes très fiers.

Que vouliez-vous accomplir, musicalement parlant?

DR: Nous voulions écrire de la musique émouvante, et la produire d’une manière simple, tout en gardant une atmosphère consistante sur l’album. Nos albums préférés sont ceux qui sonnent comme un long morceau de musique solide, plutôt que les albums qui sont saccadés et changent de style et d’humeur avec les chansons. Nos références sont des albums comme Spirit of Eden par Talk Talk, ou des bandes originales de films par des compositeurs comme Thomas Newman.

Vous êtes souvent comparés à The xx. Qu’en pensez-vous?

DR: C’est certainement une comparaison juste sur certains niveaux. Il y a des similarités dans les sons de nos chansons. Cependant, je pense que la voix d’Hannah et la structure de nos chansons faussent légèrement cette comparaison.

Cet album a été produit par Tim Bran et Roy Kerr: des producteurs tres différents si l’on compare leur travaux précédents. Leur vision était-elle différente en studio?

DR: Ils travaillent en binôme ; nous n’avons pas travaillé avec eux séparément. Tim apporte beaucoup d’expérience quand il s’agit d’enregistrer les voix et instruments, et Roy est plus doué en production électronique.

Je pense qu’en général, ils ont apporté un niveau d’expérience qui nous a permis d’amener tous les éléments sur lesquels nous avions travaillé pendant toutes ces années. Au lieu d’apporter quelque chose à notre son, ils nous ont aidés à le réaliser, ce qui est la meilleure chose qu’un producteur puisse espérer.


C’est un album assez mélancolique. D’où tirez-vous votre inspiration Hannah?

Hannah Reid: Ca vient surtout des mes expériences, de mes relations ou rencontres avec d’autres personnes. Je suis fascinée par la psychologie humaine, et je tire mon inspiration de ça.

Avez-vous un morceau préféré sur l’album?

HR: ‘If You Wait’. J’ai écrit cette chanson il y a presque deux ans, et elle m’est très chère.

DR: ‘Shyer’ et ‘If You Wait’ car ce sont les deux chansons que je peux encore écouter!

Dot Major: ‘Sights’. Probablement le morceau avec les meilleures sonorités sur l’album.

Vous avez connu un succès rapide. Quel a été le moment le plus surréaliste en tant que London Grammar jusqu’à présent?

DR: : Je crois que la propagation de notre musique en dehors de la Grande Bretagne a été assez surréelle. La ferveur en Australie pour notre première chanson ‘Hey Now’ était assez bizarre. Et faire des concerts en Allemagne ou en Pologne, avec des milliers de personnes venus nous voir, était assez incroyable.

A part ça, un de nos moments forts était ce concert au festival Wilderness, où nous avons joué tard dans la nuit devant 3000 personnes sur une petite scène. C’était un moment très special.

Enfin, quelle est votre ambition ultime en tant que London Grammar?

DR: Nous aimerions tous sortir un deuxième album, puis un troisième. Continuer à faire de la musique est notre but ultime.

Septembre 2013